Jour 9 – Aït-Benhaddou / Telouèt / Foum-Zguid / Zagora (re-suite)Palmeraie en arrivant sur Foum-Zguid
à Foum-Zguid on mange un bout (en prenant un peu trop de temps pour des mecs qui ont prévu de faire de la piste…..)
JB et Guillaume, qui connaissent par leurs potes la topographie de la piste m’en disent un mot.
Elle fait 150km env. une bonne partie de tôle ondulée, quelques portions de sable, une partie défoncée
et le reste….de la piste roulante.
Leur ayant dit que j’étais novice, JB m’explique que sur de la tôle ondulée, pour ne pas être secoué comme un prunier il faut rouler à une certaine vitesse. En général 80/90kmh mais, à moi de voir.
Ok, c’est noté. Depuis ce matin, je n’ai plus de compteur de vitesse (l’entraineur m’a lâché sur la route de Telouèt) mais au compte tour ça l’fait et puis de toute façon, c’est au ressenti.
Départ de Foum-Zguid
On entame la piste, et en effet, ça secu, ça secu …
mais une fois à la vitesse qui va bien….y a du mieux...
Par contre, il ne faut pas se manger un trou ou une grosse pierre parce qu’à cette vitesse…..d’autant
qu’avec le nuage de poussière dégagé par celui qui est devant on devine plus qu’on ne voit et
c’est très rapidement le plus désagréable de l’affaire. On a beau se décaler ou laisser du champ….on en bouffe,
on en respire, on en a plein les yeux et par cette chaleur rouler la visière fermée…..
Les quarante premier km se passent sans encombre. Un vrai plaisir. La piste coule sur une immense
plaine bordée de part et d’autre de montagnes …splendide !!
Tout allait pour le mieux, quand la moto se mit à mouliner. J’avais beau accélérer…le moteur montait bien dans les tours mais
quelque soit la vitesse engagée ça n’entrainait plus j’étais comme au point mort
J’avais bien senti par moments quelques sensations bizarres mais, difficile de savoir si c’était la moto ou le terrain.
Là !!! Fallait bien se rendre à l’évidence…la moto ne tractait plus
Je m’arrête passe la 1er rien la2 la 3 rien
Je pousse réenclenche une vitesse, rien
Mince !!! Qu’est-ce que c’est que ce bazar
Et mes collègue dans cette poussière, concentrés sur leur conduite n’ont rien vu
Je klaxonne, fait des appels de phares…..
rien n’y fait… je les vois irrémédiablement disparaître…..
Et ils peuvent en faire des km avant de s’apercevoir que je ne suis plus là….
Merde !!! me v’là beau
Seul, en plein cagnard, au milieu de nulle part sans même un téléphone et pas âme qui vive à des km à la ronde….
Je béquille, fais un tour sur moi-même un 360° ….nada, le désert, rien, nothing !!
Petit moment de solitude
J’enlève mon casque, ma veste
Je n’ai pas l’choix….attendre, laisser refroidir et peut être qu’avec un peu de chance elle repartira…..
Au bout de 15/20 minutes je vois au loin d’abord un nuage de poussière puis mes 2 compères
Je sais pas pourquoi, mais d’un seul coup, j’ai un p’tit coup d’mieux..
Guillaume essai ma mob …toujours pareil
Conciliabule
Qu’est ce qu’on fait ?????
Guillaume, pense un moment me tracter avec une sangle……
D’un coté Foum-Zguid à 40km mais pas de garage
De l’autre Zagora, garage mais à 100km (de piste)
On est perplexe, quand soudain JB a une fulgurance !!!!
Hier j’ai pris en photo la mob de machin !!! Il y avait un décalque d’un garage de Zagora dessus
On peut peut-être lire le N° sur la photo
Et le voilà à la recherche de son appareil photo
Et effectivement, il compose le N° et explique la situation au gars
Je vous envoie le 4x4 d’assistance
Ok !
On se regarde
Bon bin… le gars, il est pas arrivé
100km de piste !!! il en a pour un moment
Le mieux est de pousser les motos sur le bord de la piste et de chercher un coin d’ombre pour l’attendre
Ok
J’empoigne mon guidon pour pousser ma mob et ????? !!!! Elle résiste
Eh, les gars!! J’ai l’impression qu’elle est en prise……
Quoi ???
Je fais un essai si elle part !!
Je fonce. Vous n’aurez qu’à me rattraper
Ok !!
Je démarre lâche l’embrayage et hop la moto décolle
Super !!! 2eme, 3eme et vas-y 4eme, 5eme
J’attaque… trop content que cela refonctionne à nouveau
J’ai un moment d’euphorie. Pas question de m’arrêter
Passé 4500tr/mn la moto se remet à mouliner
Je me cale donc entre 4000 et 4500 tr/mn
Et je n’en débande pas
J’enquille comme ça les km quand !!!
Et mes collègues, sont où ????
un coup d’œil dans les rétro…rien
Je ralenti me retourne
Mince ! personne. Je m’arrête, guette un nuage de poussière, un bruit de moteur,
J’attends 5/10 minutes merde toujours personne
Je pense au régulateur de JB qui lui a déjà joué des tours
Merde !!merde !!
moi qui étais content d’avoir bien avancé
demi-tour
Après plusieurs km je retrouve mes deux compères affairés autour de la roue avant de Guillaume
Crevaison
Ouff !! embêtant, mais on est trois à avoir, et le matos, et à savoir changer une chambre à air
Donc un moindre mal
Une fois la roue remontée se pose la question
On annule le 4x4 d’assistance ou on le maintient ???
Il commence à se faire tard (on a perdu beaucoup de temps) on risque donc d’être surpris par la nuit en pleine pampa
Ma moto ne refonctionne pas vraiment correctement et peu s’immobiliser de nouveau, JB à un doute sur son régulateur, et Guillaume crève à répétition…une vraie équipe de choc
Branquignole et ses potes dans l’désert….
On décide de maintenir le 4x4 et de s’avancer le plus possible pour réduire la distance
On repart sans amuser le terrain, espérant prendre de vitesse la tombée du jour.
P’tain !!! une vraie image du Paris/Dakar
Le 4x4 arrive comme une balle, manifestement, le gars s’amuse ou veut nous impressionner
On lui explique la situation
Ok il nous mène au garage où je laisserai ma moto pour réparation.
On repart, toujours sans lambiner
Arrive le premier tronçon de sable
AIE, aie, aie !!!
Comment je l’ai passé ??? je ne sais pas mais je redoute le prochain
Et j’avais raison..
Je me vautre lamentablement
En voulant relever seul la moto, je me fais un tour de reins ...
ouille !! bien vu ,Lucien ,‘spèce de c..
Le gars du 4x4 arrive m’aide à relever la moto, me pousse pour me désensabler
Je repars
Au troisième tronçons de sable, JB qui est juste devant moi fait une figure de style incroyable et miraculeusement se rattrape
Moi juste derrière Je me dis tout !! sauf sa trace et, en voulant éviter son sillon….je pars en salto avant carpé ….une merveille j’aurai marqué des point aux JO
Cette fois ci j’attends le 4x4
, on relève la moto il me pousse et zou ! je repars
Je prie pour qu’il n’y ai plus de ce p.t…n de sable
J’ai pas fini ma prière que je vois mon JB, qui cette fois a eu moins de chance, nous exécuter
un double saut périlleux avant, arrière de toute beauté
Ahhh !!! bin pas toujours les mêmes. na !!
Gaffe j’arrive…….
Et bin nan !!! moqueur, j’a pas tombé
Comment j’ai fait ???? ze sé pas
Toujours est-il que j’en ai marre de se sable. Dorénavant, à chaque parties sableuses je joue l’évitement en quittant carrément la piste. Je roule en plein jbel où le sable me paraît plus consistant mais où je risque aussi de me gaufrer une caillasse. Cela ne m’empêche pas de guidonner et de partir dans tous les sens, mais j’ai l’impression de mieux m’en sortir et effectivement je ne chuterai plus.
Passé ces satanées portions de sable, la piste est complètement effondrée. Nous devons la quitter
sur plusieurs centaines de mètres (faire du hors piste quoi
).
Pour la récupérer nous nous retrouvons face à un véritable mur. Je m’arrête incrédule…
JB qui est à mes coté me lance un regard enquille et escalade le mur, s’arrête, se tourne vers moi et me regarde….
ok !!!
C’est tout ce que je voulais savoir
J’enclenche et escalade le mur à mon tour.
JB me fais
avec le pouce et on repart
Le 4x4 lui continue en hors piste
« Pour moi, il était impossible avec nos bécanes de gravir un truc pareil sans se retourner ou s’empaler sur l’arête
JB, sans un mot m’a juste démontré le contraire …c’est tout ce qu’il fallait »
(Tu vois Gérard, ceux qui savent montrent l’exemple, ceux qui racontent des histoires rentrent chez eux au bout de 3 jours…..
)
Bien sûr ce qui devait arriver, arriva
On fût pris par la nuit
Le 4x4 prit la tête mais ne ralenti pas l’allure pour autant
On roulât complètement à l’aveugle pendant facile 1 heure voir ???? et à cette vitesse le moindre pépin aurait été une vraie cata
Quand enfin on attrape le goudron, on avait tous envie d’en finir au plus vite
Le 4x4 en vieux briscard coupât la cadence et nous emmenât à 50km/h au garage comme pour nous dire : déconnez pas les gars, il fait nuit, on a fait le plus dur, et on est bientôt arrivé .Les routes du Maroc sont pleines d’imprévus…
Au garage, j’explique mon problème au gars, je charge mes bagages dans le 4x4 et direction l’hôtel.
Encore une journée bien remplie
A l’hôtel, douche, miam et …..